samedi 5 septembre 2009

LA PRESSE SPORTIVE ARABE NULLE NULLE NULLE

C'est incroyable de voir comment nos journalistes sportifs ont bombardé les athlètes nationaux et arabes de critiques au sujet des résultats négatifs réalisés lors des CM d'athlétisme de Berlin !

Ces critiques viennent de la part de journalistes qui ne mettent jamais les pieds dans un stade lors de compétitions nationales mais qui sont les premiers à se rendre à des Meetings et compétitions internationaux.

Ces pseudo-journalistes et leurs chaines ne parlent et ne montrent que tout ce qui est sport en Europe et ailleurs dans les pays occidentaux. Tout y est montré et disséqué et surtout les disciplines qu'on ne pratique pas chez nous comme la F1, le Hockey sur Glace, la Voile, le Surf, le Ski, ...Pour ce qui est du football et des autres sports collectifs, l'on nous montre, que ce soit en direct ou dans les résumés, tout ce qui est championnats d'Angleterre, de France, d'Allemagne, d'Italie et des autres pays occidentaux, mais on ne montre jamais ou presque ceux de Lybie, Tunisie, Maroc, Egypte, Arabie Saoudite, Bénin, Guinée...

Pour ce qui est de l'athlétisme et des autres sports individuels, c'est la catastrophe. On ne voit jamais les chaines et les journaux nationaux et arabes parler ou montrer quelques images de nos championnats nationaux d'athlétisme et même des Meetings internationaux organisés à Alger, Rabat, Tanger ou Tunis. Mis à part la chaine Al Jazeerah Sport qui couvre le Meeting de Doha, toutes les autres sont aux abonnés absents quand au sujet de la couverture des championnats nationaux et arabes ou Meeetings internationaux ayant lieu dans des villes arabes.

Mis à part quelques anciens athlètes reconvertis, nos journalistes ne se rendent jamais aux stades d'athlétisme pour voir dans quelles conditions nos athlètes s'entrainent. Ils ne savent pas que l'accès au stade pour les athlètes y est payant.

Nos journalistes ne savent pas que les athlètes viennent au stade par leur propres moyens et que la plupart restent debout dans les bus durant une heure puis marchent durant 30 minutes avant d'arriver au stade.

Nos journalistes ne savent pas que nos entraineurs doivent avoir leur propres haies qu'ils attacheront à l'aide de cadenas aux grilles des tribunes de peur de les perdre.

Nos journalistes ne savent pas que nos athlètes n'ont pas le droit de rentrer s'entrainer sur les pistes des stades de la plupart des villes qui possèdent une équipe de football.

Nos journalistes ne savent pas que nos athlètes n'ont même pas où faire un footing en forêt.

Nos journalistes ne savent pas que le massage, pourtant obligatoire pour la pratique de haut niveau, devient un rêve pour eux.

Nos journalistes ne savent pas que nos athlètes ne possèdent pas les équipements et les paires de pointes adéquates pour leur pratique et qu'ils doivent vendre des cigarettes pour pouvoir se payer leurs chaussures de compétition.

Nos journalistes ne savent pas que la plupart de nos athlètes ne prennent aucun additif nutritionnel ou vitaminique et que la plupart ne mangent pas à leur faim.

Nos journalistes ne savent pas que nos entraineurs ont des payes minables et que la plupart ont quitté le pays comme l'ont d'ailleurs quitté no meilleurs journalistes.

Nos journalistes font tout pour être du voyage de Berlin, Pékin, Osaka et autres déstinations mais ne font rien pour assister au championnat national qui se déroule à quelques encablures de la maison de la presse ou de l'ENTV. Alors que pour ce qui est du football, nos journalistes parlent de tout ce qui touche de près ou de loin à cette disciple et aux footballeurs.

Dès qu'un footballeur se blèsse, tout le Monde parle de lui. Dès qu'il a mal à l'estomac, tout le Monde parle de lui. S'il dort mal, tout le Monde parle de lui. Quand il pète, tout le Monde le sait...Mais pour ce qui est de l'athlétisme et des autres sports individuels, c'est le black-out total jusqu'à ce qu'il y ait l'avénement d'une grande compétition internationale ayant lieu à des milliers de kilomètres et intéréssantes à tout point de vue: touristique, pécunier (argent de poche) ...

Sur ce, et ne connaissant pas les conditions dans lesquelles vivent nos athlètes et nos entraineurs et celles dans lesquelles s'entrainent nos athlètes et travaillent nos entraineurs, nos journalistes ne doivent pas et n'ont pas le droit de parler de nos athlètes et de leur entraineurs.

Avant de critiquer quoi que ce soit, il faut connaitre son sujet. Nos journalistes, s'ils n'avaient pas passé leur temps au shopping, ont du voir les conditions d'entrainement des occidentaux. Donc s'ils ont vu ces conditions et les moyens d'entrainement des Allemands par exemple, ils verraient que la 13e place du décathlonien Larbi BOURAADA est un exploit car ce jeune ne possède pas le 1/100e de ce que possède un athlète Allemand pour ce qui est des moyens d'entrainement. L'idée serait peut-être d'exiger à nos journalistes des minimas de participation aux Championnats du Monde, Jeux Olympiques et autres grandes manifestations sportives internationales. Et parmi ces minimas l'obligation de couvrir les championnats régionaux et nationaux et aussi de se rendre au moins une fois par semaine au stade pour s'enquérir des conditions d'entrainement de nos sportifs. Chiche !

Photo: Le Manuel du Journalisme d'Yves Agnès pour ceux qui veulent apprendre le journalisme.

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